Qu'est ce que l'insuffisance rénale chronique ?
L’insuffisance rénale chronique (IRC) est définie par une diminution progressive du fonctionnement des deux reins.
Elle est souvent la conséquence d’autres maladies comme le diabète, l'hypertension, l’obésité ou certaines maladies inflammatoires chroniques.
La baisse de la filtration des reins, caractéristique de l'IRC, est généralement irréversible.
L’insuffisance rénale chronique se développe pendant des mois, voire des années, sans que l’on ne s’en rende compte. En effet, dans les premiers stades, l'insuffisance rénale ne présente aucun symptôme. Ce n’est que lorsque l'IRC est à un stade avancé que les premiers symptômes apparaissent.
Signes possibles d’une insuffisance rénale chronique avancée :
- Hypertension,
- Urine claire, rouge ou mousseuse,
- Rétention d’eau, gonflement des jambes principalement,
- Démangeaisons,
- Fatigue, faiblesse générale,
- Difficultés de concentration,
- Nausées et/ou vomissements,
- Diarrhée,
- Peau pâle.
La surveillance biologique de l'insuffisance rénale chronique
L’insuffisance rénale chronique est très souvent découverte par hasard, dans le cadre d’une prise de sang de surveillance.
L’augmentation de la créatinine dans le sang est le premier marqueur de l'insuffisance rénale.
Il existe d’autres marqueurs d’atteinte rénale comme une protéinurie, une hématurie, une leucocyturie.
La créatinine
La créatinine est un déchet issu de la dégradation normale des cellules musculaires.
Elle est principalement éliminée par les reins. Par conséquent, lorsque les reins ne fonctionnent plus normalement, le taux de créatine dans le sang (la créatininémie), augmente par accumulation.
Le débit de filtration glomérulaire (DFG)
Le DFG est une estimation de la clairance de la créatinine, qui permet d’évaluer le degré de l'insuffisance rénale. On utilise
pour cela une formule d’estimation du DFG : CKD-EPI.
On peut simplifier le DFG comme un reflet du pourcentage de fonctionnement rénal. Le DFG diminue donc en cas de progression de l'insuffisance rénale.
La protéinurie
Lorsque les reins fonctionnent normalement, le filtre rénal empêche le passage des protéines dans les urines.
La présence d’une protéinurie correspond à la présence anormale de protéines dans les urines et témoigne d’une
altération de ce filtre rénal. Elle est quantifiée en gramme par litre ou par 24h.
Votre néphrologue vous demandera régulièrement de réaliser un recueil des urines de 24h à la maison afin de contrôler cette protéinurie.
Les différents stades de l'insuffisance rénale chronique
Il existe plusieurs stades d'insuffisance rénale chronique qui sont définis par l’estimation du DFG selon CKD-EPI.
Ces stades permettent de classer l’insuffisance rénale selon sa sévérité.
Le stade 1 correspond à un DFG normal tandis que le stade 5 correspond à un fonctionnement rénal < 15%.
L’évolution est différente pour chaque patient et tous n’atteindront pas forcément le stade 5.
La maladie peut parfois rester stable pendant plusieurs années grâce aux traitements et aux mesures qui visent à protéger les reins (la néphroprotection).
Le suivi et l'accompagnement de chaque patient diffèrent selon le stade de l’'IRC et son évolutivité.
Qu'est-ce que l’hémodialyse ?
L’hémodialyse (dialyse par filtration du sang) est un traitement de suppléance qui nécessite l’utilisation d’une machine appelée générateur.
Le sang du patient dialysé est épuré en passant à travers une membrane artificielle (le dialyseur) avant d’être restitué au patient.
Cette membrane est un filtre qui permet de « nettoyer » le sang du patient.
Cette technique de dialyse nécessite un abord vasculaire (un moyen d'accès au sang du patient) avec un débit suffisant que l'on appelle fistule artério-veineuse.
Une séance de dialyse dure habituellement 4 heures et doit être réalisée 3 fois par semaine.
Qu'est-ce que la dialyse péritonéale ?
La dialyse péritonéale utilise le péritone comme membrane naturelle d’échange entre le sang du patient et le dialysat.
Le dialysat est un liquide stérile qui est introduit dans l'abdomen par un cathéter spécifique fixé dans la cavité abdominale afin de réaliser les échanges avec le sang du patient.
Ce liquide est conservé plusieurs heures dans l’abdomen (stase) puis drainé à l’extérieur par le cathéter chargé des déchets et toxines. Le drainage du dialysat chargé en déchet puis l'infusion d'un nouveau dialysat stérile s'appelle "un échange".
Ces échanges doivent être réalisées quotidiennement :
- En dialyse péritonéale continue ambulatoire : les échanges sont réalisés en moyenne 4 fois par jour. Chaque échange dure 30 minutes environ.
- En dialyse péritonéale automatisées : les échanges sont réalisés pendant la nuit (sur 8 heures) par une machine automatisée.